La nature, l'homme et l'art: juillet 2013

mardi 30 juillet 2013

Saint-Martin-Valmeroux (Histoire d'une brève rencontre)

Photo Saint-Martin-Valmeroux

Situé dans la superbe vallée de la Maronne en Haute-Auvergne, dans le département du Cantal, non loin, mais bien moins connu que sa grande sœur et rivale : Salers, qui lui ravira le siège du bailliage au XVIIè siècle et sellera ainsi, son assoupissement. Saint-Martin-Valmeroux n'en conserve pas moins un riche patrimoine bâti. Un peu moins "pollué" par le tourisme, le bourg a su conserver un charme intact, à su garder un rude caractère médiéval, dû aux pierres basaltiques ayant servi pour les constructions, un calme, une sérénité, même en été que sa voisine, justement renommée, a du mal à conserver.
C'était en 1995, déjà... En juillet exactement. Je me promené seul le soir, dans l'impasse qui mène devant le "Castel Del Peuch" (Actuellement nommé : Château de Bezou). Savourant, après une journée de ballade dans la Xaintrie toute proche, un calme, une rêverie même de toutes les beautés que je découvrais au fil des jours passés dans cette si belle contrée. Mon regard fut attiré par une tourelle qui, malgré le jour finissant, se détaché encore nettement sur ce ciel de plus en plus sombre. Fumant tranquillement mon cigare, tout en contemplant le reste de ce beau et solide manoir, j'aperçu un vieux Monsieur derrière la grille. Je le salua. Il me répondit et une conversation aussi imprévue qu'intéressante s'engageât.

L'heure avançant et l'âge respectable de cet homme faisant, nous interrompîmes cette passionnante et surprenante conversation, à regret de part et d'autre. Nous nous promirent de nous revoir. Ce qui fut fait dès le lendemain lors d'une de mes promenades en solitaire et nocturne. Cet homme était le propriétaire du manoir : Mr Georges BARBIT. Il me raconta sa vie, la vie des siens et ce qu'était la vie dans le pays, quand, comme beaucoup d'Auvergnat quand le terroir ne pouvait plus nourrir tous ses enfants, le quittait pour monter à Paris. Fortune faite dans le charbon, il viendra, après une retraite bien mérité, vivre six mois de l'année "au Pays". Il nous invita dans sa demeure et nous la fîmes visiter. Pas le souterrain, malheureusement, par suite d'une grande fatigue. Et, autour d'un apéritif du pays, nous avons eu une conversation que je n'avais jamais eu avant avec qui que ce soit. C'est (C'était?) un homme qui a beaucoup vécu et avec une rare intensité. Sa description de sa Patrie, de sa vie, bien que pas si éloignée que cela, fait partie d'un autre monde. Et ce monde, son monde, il me l'a conté avec une rare intelligence, une rare sensibilité, une rare lucidité. Intelligence, sensibilité, lucidité que j'ai retrouvé dans son livre(*) qu'il me dédicaça.
Plus que l'histoire d'une vie ou d'une famille, c'est la narration d'un monde à jamais disparu et bientôt, peut-être même plus compréhensible, intelligible par les générations suivante, de plus en plus engluées dans les technologies, les soucis de ce monde d'aujourd'hui qui m'attire de moins en moins! D'où l'intérêt d'un tel document.
Il me détailla l'histoire de son château, enfin ce qu'il en savait et c'était déjà pas mal. Sa femme très courtoise, gentille même, nous gratifia d'une aménité non feinte qui nous rassura sur "l'à-propos" d'une telle visite...

Un sacré "Monsieur".

(*) "Les feux qui s'éteignent - Chroniques Cantaliennes"
Publié à compte d'auteur à "La Pensée Universelle"

http://valmeroux.over-blog.com/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Martin-Valmeroux

Commentaires :